Hymne à la non-violence

L'ambiance était lourde dans le Fuego de la Libertad. Si la sensation bizarre que procure la statue alien mettait tout le monde mal à l'aise, ce n'étaitt rien comparé à ce que ressentait Korfu. Une forme de tristesse insondable et de sentiment d'échec qui le vrillaient au plus profond de lui-même. Les évènements de la veille avaient été si violent. L'horreur du poste de pilotage explosant dans un éclair vert et de ce nuage rouge qui s'en échappa ensuite restait gravée dans son esprit comme une image rémanente, une pensée qui ne le quittait plus et restait en surimpression de toute autre. Comment croire encore en l'Humanité après ça ?

Korfu se sentait obligé donc d'intervenir après son capitaine devant l'équipage au complet. Il ne fallait pas que cela se reproduise. Il ne fallait pas que l'espoir des pirates s'évapore. Il fallait mettre un frein à cette violence.

Le second s'avança donc et pris un air sérieux, teinté de peine.

- Ce qui s'est passé sur ce vaisseau n'est pas acceptable. Il ne faut pas que cela recommence. Imaginez le nombre de morts inutiles il y a eu ! Et ça aurait pu être bien pire sans l'intervention du capitaine. Nous sommes des pirates, pas des pillards ! Si donner la mort fait partie de notre vie, cela ne doit être fait que dans la plus extrême des nécessité: pour défendre nos propres vies. Je suis le premier à le faire si c'est nécessaire. Hier, des hommes sont morts sur mes ordres, lorsque j'ai ordonné de détruire les tourelles du Succès. Je porte un peu le poids de ce qui s'est passé. Mais je l'assume, car je sais en mon âme et conscience que ce sont les vies de notre équipages que cette décision a sauvée. Ce fut une décision raisonnée, prise avec conscience et sans violence.

Une expression de fermeté passa sur son visage tandis qu'il laissait au mots le temps de pénétrer l'auditoire.

- Il serait facile de blâmer Wrench. Car il fut le bras armé de ce massacre. Mais en réalité nous sommes tous responsables. Le capitaine Hawkins, toi Scott, et toi aussi Shakotay, moi-même, tous ! Car nous sommes des pirates, des frères.. Nous avons laissé un camarade s'abandonner à la violence, pure et gratuite. Ce n'est pas quelque chose qui se fait en une fois, qui arrive subitement. C'est le genre de chose qui arrive lorsqu'on laisse la violence prendre trop de place dans notre vie quotidienne. On la banalise, puis l'accepte petit à petit, jusqu'à ce qu'elle devienne normalité. Au point d'en oublier à quel point elle peut nous dévorer, comme elle a dévoré Wrench.

Korfu baissa la tête un instant. On aurait pu le croire en prière si qui que ce soit eut une idée de ce qu'aurait pu être une prière. Après une longue inspiration, il releva la tête, arborant le léger sourire d'un oncle qui gronde son neveu favori.

- Mais je vous fais confiance. Je sais que vous avez compris le message et que vous comprenez ou je veux en venir. Soyez vous-même ! Vous avez tous des compétences, des dons, ayez confiance en eux plutôt qu'en la force irraisonnée. Et si vous ne vous sentez pas capable d'accomplir une tâche, n'oubliez pas que vous n'êtes pas seuls. Nous sommes une vingtaine à présent, il y a forcément un de vos compagnons qui peut vous aider. C'est la force de la fraternité pirate ! Laissez la violence aux pillards, ils ne savent rien de ce que l'on gagne à compter sur ses amis plutôt que sur la puissance.

Une petite flamme jaillit de son briquet alors que Korfu allumait une cigarette. Un nuage de fumée s'échappa vers le plafond relativement bas des quartiers.

- Désolé pour l'odeur, j'en avais besoin.

Alors qu'il allait retourner au poste de pilotage il se retourna.

- Et merci de m'avoir écouté.

Vissant sa casquette de marin sur sa tête, il passa la porte des quartiers et disparut.

J'avais déjà préciser que ces deux discours avaient maintenant un impact en jeu:
- 1PP peut-etre dépensé par Korfu ou le Capitaine pour imposer une vue pacifiste à l'équipage/officiers... Néanmoins, Korfu n'étant plus parmi vous, cet aspect est momentanément mis en pause!
- 1PP peut-etre dépensé par le Capitaine pour raffermir son autorité ou son but/idéal de liberté à l'équipage/officiers...